Le site de campagne de Gabriel Bellocq

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16 avril 2009

Hadopi: les raisons du refus

Une loi liberticide !

Le 10 avril 2009, à la surprise générale et au grand dépit de la majorité au pouvoir, le projet de loi « Création et Internet », plus connu sous le nom « HADOPI » a été rejeté à l’Assemblée Nationale. Le gouvernement a promis de le faire revoter le 28 avril, en force.

Cette loi instaurera l’Hadopi (acronyme de la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet) qui sera chargée de contrôler et punir le téléchargement illégal. Pour ce faire, le législateur la dote d’un mécanisme « novateur »: la riposte graduée ! Mails d'avertissement puis lettre recommandée, et enfin suspension, voire résiliation de l’abonnement Internet.

Ce projet de loi a réussi à mobiliser une opposition de tous bords : Associations d’internautes, de citoyens, la CNIL, l’ARCEP, artistes, Parlement Européen ainsi qu’une bonne partie des élus français, de gauche mais aussi de droite !

Ce projet de loi innove dans l’atteinte aux droits fondamentaux :


• L'ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) soutient que le principe de "riposte graduée" place les fournisseurs d'accès à Internet en contradiction avec plusieurs textes existants.
• La CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) considère que cette loi pose un problème de « proportionnalité », donc une disproportion entre l'atteinte à la vie privée (collecte de masse d'adresses IP, coupure de l'accès Internet) et le respect du droit de propriété (la protection des créateurs).
• Le Parlement européen, le 10 avril, a voté à une large majorité (rappelons que la droite y est majoritaire) une résolution qui reconnaît l'accès à l'Internet comme un droit fondamental et invite la Commission et les États membres à éviter de prendre des mesures d’interruption, considérant cette sanction comme une privation des libertés civiques et des droits de l'Homme, rien de moins ! Comment appeler un médecin, les pompiers, police-secours, etc., sans téléphone ?

Ce projet de loi innove dans les atteintes à la démocratie :

• Cette loi crée une responsabilité du fait d'autrui en instaurant un nouveau délit: le fait de fournir (à ses enfants, à sa femme, aux voisins, aux éventuels hackers de son réseau WIFI) un accès internet non sécurisé ou insuffisamment sécurisé ayant permis le piratage. Rien n’est prévu par la loi pour vérifier si l'abonné lui-même ou quelqu’un d’autre a piraté, et pour cause, c’est techniquement impossible: on coupe et c’est tout.
• Cette loi crée de fait la présomption de culpabilité. En imposant à l’utilisateur de sécuriser son accès internet par des dispositifs de filtrage, on lui demandera de prouver son innocence (!), à savoir prouver qu'à une heure donnée, un jour donné, le mécanisme de filtrage était bien activé sur son ordinateur.
• Cette loi crée une punition collective en privant un groupe d’accès à l’Internet, le plus souvent une famille, pour la faute supposée d’un membre de ce groupe.
• Cette loi crée une haute autorité (dont le président sera nommé par l’exécutif… suivez mon regard !) qui aura pouvoir de sanctions graves sans avoir de statut d’autorité judiciaire et sans aucune possibilité de recours !
• Cette loi met le piratage au même niveau que le terrorisme en obligeant les fournisseurs d’accès à dénoncer leurs clients.
• Enfin, cette loi opère le grand retour de la double peine: un internaute dont l’accès Internet aura été coupé devra continuer à payer son abonnement…

Ce projet de loi est technologiquement dépassé, inégalitaire, coûteux et improductif.

• Dépassé comme on l’a dit, car il sera techniquement impossible de savoir qui est l’auteur véritable du piratage, voire de distinguer le légal de l’illégal.
• Inégalitaire par conséquent car les plus doués en informatique sauront se brancher sur les réseaux Wifi à l’insu de leurs propriétaires et resterons impunis. Les sanctionnés seront les abonnés piratés !
• Coûteux car cette traque mettra inutilement en jeu des sommes hors de proportion.
• Improductif car pas un euro ne sera consacré à la rémunération des artistes et créateurs ni à la production d’œuvres.

Une solution réaliste et équitable : la licence globale.

• C’est une « autorisation donnée aux internautes pour accéder à des contenus culturels (musique, images, films, textes) sur Internet et les échanger entre eux à des fins non commerciales en contrepartie d'une rémunération versée aux artistes à l'occasion du paiement mensuel de l'abonnement Internet » (source : l’Alliance public.artistes). Cette rétribution forfaitaire serait redistribuée aux ayants droits proportionnellement à la densité de téléchargement que leurs œuvres ont suscité. C’est une redevance, à l’instar de ce que fait depuis longtemps la SACEM pour les diffusions publiques, à la satisfaction de tous.
• Elle doit être accompagnée d’une diminution du prix des œuvres téléchargeables qui actuellement procurent aux majors de la production des marges copieuses au détriment des petits pouvoirs d’achat. C’est d ‘ailleurs le chantage fait par le lobby de ces compagnies majors qui réclame la loi et non pas la licence, bien sûr…

Pourquoi l’idée d’une licence globale nous parait-elle justifiée et pourquoi rejetons-nous ce projet de loi ?

• Parce que nous refusons de substituer une autorité administrative à l’autorité judiciaire,
• Parce que nous nous élevons contre la criminalisation toujours croissante de nos modes de vie, criminalisation voulue par les partisans du « tout répressif » qui nous gouvernent.
• Parce que, comme le Parlement Européen, nous considérons que l’accès Internet est devenu un droit fondamental qu’on ne peut « couper » arbitrairement…
• Parce que nous tenons à ce que les artistes et les ayants droit soient justement rétribués pour leurs œuvres, notamment les talents émergents qui ne sont pas dans le giron des majors tout puissants.
• Parce que nous voulons favoriser l’accès à tous à la culture, et non pas le restreindre.

La pétition en ligne portée par SVM (Science et Vie Micro):
http://applenews.mqcd.fr/story.php?id=6574

Voir aussi le dossier dans l’Hebdo des Socialistes n°525

Tout devient possible…


Ce samedi 11 avril la manifestation intersyndicale a réuni un millier de personnes dans les rues de Dax. Un cortège conséquent à quelques jours du rassemblement prévu le 1er mai.
Initialement organisée comme une action de soutien aux salariés de Sony-Pontonx qui devaient être fixés sur leur sort ces jours-ci, cette manifestation a dépassé toutes les prévisions de mobilisation.

Le mécontentement est là, et pas seulement chez les salariés. Chez les parents d’élèves de la FCPE, qui se battent pour éviter les fermetures de classes (école St Vincent) ou les réductions de postes dans les collèges et lycées. Chez les bénévoles des associations d’aides d’urgence, qui sont confrontés à l’explosion des demandes. Chez les fonctionnaires qui voient le service public démantelé par manque de moyens humains et financiers.

Les médias parlent de licenciements quand ils concernent des entreprises connues, mais si vous avez la curiosité de taper le mot « usine » sur internet vous aurez une vision plus nette de l’ampleur de la crise.

60 licenciements par-ci, 400 en chômage partiel pour 6 mois par-là, toute la France est touchée. Des bassins d’emplois entiers, par un effet de domino de sous-traitants en sous-traitants, sont en détresse.

Pourtant parmi ces entreprises, certaines arrivent encore à distribuer des dividendes conséquents à leurs actionnaires, à prodiguer des bonus ou des retraites dorées à leurs cadres dirigeants.
La crise a bon dos et sert finalement de variable d’ajustement. Elle permet de justifier n’importe quel plan social même quand l’entreprise fait encore des bénéfices.

Face à cela, le gouvernement n’a rien prévu pour empêcher ces dérives et ne semble pas vouloir voir ces licenciements de « convenance ». C’est pour cela que nous proposons un gel des plans sociaux tant qu’une procédure fiable d’évaluation de la situation des entreprises n’est pas mise en place.

Le candidat Sarkozy avait promis lors de sa campagne : « ensemble tout devient possible ». c’est vrai…mais pour quelques-uns seulement.

7 avril 2009

Non la gauche et la droite ce n’est pas pareil !

L'exemple de la politique sociale

La section de Dax du Parti Socialiste soutient et encourage l’action de l’équipe municipale dans son action sociale concrétisée par la création du Pôle de Cohésion Sociale et de Développement Social Urbain.

La raison d’être de ce nouveau service est la prise en charge, par une action concrète au plus près des gens, des difficultés d’une partie croissante de la population. Action de réparation, de secours à tous ceux qui ont basculé dans des situations de grave rupture sociale, d’exclusion. Mais aussi action de prévention pour toute une frange, elle aussi en augmentation, de population fragilisée et menacée de basculer à son tour.

Il n’échappe à personne que le glissement, qui s’opérait déjà depuis les gouvernements Raffarin et Villepin, vers la fragilisation puis l’exclusion, s’est nettement aggravé depuis l’arrivée de Sarko au pouvoir. Tout cela bien avant la crise qui vient dramatiquement accélérer le mouvement. Rappelons que c’est fin 2007 qu’il a brusquement quitté son déguisement de “Président du pouvoir d’achat” !

Alors que la droite s‘ingénie à faire passer toutes les victimes de cette économie de marché dérégulée pour des oisifs profiteurs et des assistés, elle détruit dans cette même logique les structures et les moyens de protection des plus fragiles d’entre nous, soit en légiférant, soit en privant de moyens financiers et humains les services de protection sociale. “Ne gaspillons pas l’argent des impôts des riches pour nourrir et payer à rien faire ces fainéants de pauvres”.

Le Pôle de Cohésion Sociale cherche à pallier d’une part l’insuffisance, voire l’échec des politiques sectorielles mises en place depuis une vingtaine d’années, d’autre part les effets désastreux sur la vie quotidienne des politiques de droite et maintenant de la crise mondiale. Par son action de proximité, la ville, la Cité avec une majuscule, peut apporter de façon transversale une aide dans l’accès à l’éducation, aux soins, à la culture, au logement, à l’emploi, aux droits, sans oublier la prévention de la délinquance qui va de pair.

Plutôt que d’appréhender le problème de façon fractionnée, comme c’est l’usage en fait, mais qui équivaut à regarder chaque cas particulier par autant de lorgnettes qu’il y a de services (social, enseignement, culture, etc), le Pôle de Cohésion Sociale met la personne au centre d’un regard global, faisant appel aux services et associations au plus près de la situation concernée. Sans oublier le reste de la population qui a la chance de rester à l’abri du besoin. L’exemple des Comités Consultatifs de Quartiers est une récente illustration de la prise en compte de toute la population, à la différence de ce que pratiquait l’ancienne municipalité, qui décidait seule, dans sa tour d’ivoire, du destin des Dacquois.

Ni la fragilisation économique, sociale, physique, mentale, ni même l’exclusion ne sont des fatalités irrémédiables. L’action volontariste de la municipalité démontre que la solidarité, la fraternité, le vivre-ensemble, ne sont pas d’abstraites notions dépassées.

Elle démontre également, si besoin en était, que sur ce sujet comme sur bien d’autres, la droite et la gauche, ça n’est pas la même chose !