Le site de campagne de Gabriel Bellocq

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27 mars 2010

LA SECTION DE DAX OUVRE LE DEBAT SUR LES RETRAITES

1ère contribution :
DAX, le 27 mars 2010.

La réforme des retraites me semble être un sujet à haut risque pour les socialistes s'ils sont incapables de faire des propositions claires et audibles et s'ils se cantonnent dans une opposition systématique.
Il me semble que les français sont prêts à une réforme, et qu'il serait catastrophique pour les socialistes qu'ils soient perçus comme les responsables du blocage de cette réforme.
Bien évidement c'est le contenu de la réforme qui est important, et il va falloir que notre réflexion produise des propositions essayant de conjuguer justice sociale et pérennisation d'un système solidaire. D'autre part la période me semble propice pour remettre à plat un système rendu complexe par les multiples régimes existants.

Quelques pistes de réflexion ouvertes au débat :

Sortir de cette notion d'âge légal de départ, pour fixer de façon définitive une durée légale de cotisation donnant droit à la retraite à taux plein.
Définir un taux de cotisation qui donne droit à une pension égale au smic pour tous les retraités.
Tout ceci dans un régime universel quel que soit la profession (salarié, agriculteur, profession libérale, artisan, etc. ), régime géré par un organisme public bien entendu.
Pour ceux qui souhaitent des revenus supérieurs au smic à la retraite, libre à eux de cotiser de façon volontaire.
Définir la notion de pénibilité pour permettre aux travailleurs exerçant un travail pénible de réduire leurs années de cotisation ou de leur organiser une fin d'activité acceptable (quand on regarde aujourd'hui les statistiques d'espérance de vie il me semble qu'il y a une certaine injustice par rapport aux âges de départ à la retraite).
Faire de la pédagogie+++ pour expliquer que cette retraite universelle est le socle de la solidarité inter génération : je cotise pour que les aînés aient un revenu décent.
Elargir les cotisations aux revenus autres que le travail

J'espère que les socialistes arriveront à peser dans ce débat, il me semble que notre comportement et notre crédibilité sont une clé de la réussite en 2012.


Loïc DUGUIE

2ème contribution :

Retraites: les priorités du PS

Dans leur participation au débat sur les retraites, les socialistes posent trois conditions.

D'abord la sauvegarde du système par répartition. En clair, les salariés payent des cotisations qui sont reversées aux retraités. «Ce n'est pas chacun se débrouille en plaçant de l'argent qui va lui rapporter, c'est la solidarité entre générations», a résumé la première secrétaire du PS.

Ensuite, le maintien du droit de départ à la retraite à 60 ans. C'est la question qui a cristallisé le débat cette semaine. L'allongement de la durée de cotisation a poussé l'âge moyen de départ en retraite à 61 ans et demie environ. Mais il y a une incohérence: même si vous avez cotisé tous vos trimestres - soit 40 ans et demi actuellement - il est impossible de partir en retraite avant 60 ans. Certains prennent leur retraite à 61 ou 62 ans aujourd'hui. Mais ceux qui ont travaillé tôt ou qui exercent un métier pénible doivent pouvoir cesser de travailler à 58 ou 59 ans.

Et évidemment, l'allocation pour chaque retraité d'un niveau de pension qui lui permette de vivre décemment. Actuellement, c'est tout l'inverse: la moitié des retraités touchent moins de 1.000 euros par mois. Et un million d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Normal? Non. Mais tristement logique: depuis la réforme Balladur , le niveau des retraites a baissé de 20%. Et une nouvelle baisse de 25% est à prévoir dans les années à venir.

Pour parvenir à cet objectif, le PS se laissera guider par deux principes.

Avant tout, des règles justes. Dans la prochaine réforme des retraites, il faudra prendre en compte la pénibilité du travail. Ainsi, les salariés exerçant les métiers concernés auront la possibilité de partir en retraite avant 60 ans, s'ils ont validés leurs trimestres. De même, les salariés qui sont entrée sur le marché du travail

Une vraie politique pour l'emploi des seniors. Comment débattre sérieusement de l'âge de départ à la retraite quand parmi les plus de 55 ans, seul un salarié sur trois a un travail? Les socialistes participeront à ce débat avec la volonté de permettre à tous de garder un égal accès à l'emploi.

Une fois ces principes affirmés se pose la question du besoin de financement de notre système de retraites: contrairement à ce que disait Nicolas Sarkozy en 2007, il n'est pas équilibré jusqu'en 2020. Il y a même urgence: nous avons besoin de 25 milliards d'euros d'ici 2012, et 68 d'ici 2050. Face à cela, il y a des moyens:

Que les salaires ne soient plus les seuls à financer les retraites. Aujourd'hui, les cotisations retraites ne reposent que sur les salaires. Il est tout à fait envisageable de prélever des cotisations sur les revenus de la valeur ajoutée. Le Fonds de réserve des retraites, laissé à l'abandon par la droite, serait également d'un secours profitable.

Le PS propose également de prélever des cotisations sur les stocks options, comme l'a préconisé Philippe Seguin. A la clé: rien de moins que 5 milliards d'euros pour contribuer à l'effort de solidarité que représente notre système de retraites.

C'est armé de de ces principes que le PS s'engagera dans le débat, et rencontrera les organisations syndicales, qui doivent rester les interlocuteurs privilégiés du gouvernement.

Martine Aubry lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

3ème contribution :

Comment le gouvernement peut-il demander aux citoyens des sacrifices toujours plus grands quand il ne remet pas en cause sa politique antisociale ?
Personne aujourd'hui n'a ses annuités complètes à 60 ans à part ceux qui ont commencé à travailler à 14 ans, pourquoi alors focaliser les débat sur l'âge légal du départ à la retraite ? Ce n'est qu'un repère indicatif : celui qui veut partir à 60 ans avec une retraite incomplète, ne pénalise personne et libère du coup un emploi pour les jeunes ! Par contre, s'il a commencé sa carrière tôt, pourquoi l'empêcher de partir quand il a suffisamment de trimestres ? même avant 60 ans ? Si le gouvernement veut vraiment sauver notre système de retraites, qu'il commence par annuler toutes les dispenses de charges qu'il a distribuées depuis une dizaine d'années aux entreprises sans aucune contrepartie... Qu'il élargisse l'assiette de cotisation aux revenus financiers et boursiers, et pourquoi ne pas étudier l'augmentation de cotisations salariales et patronales ....
Je m'inquiète quand certains viennent sonner l'alarme car en 2050 il nous manquera 40 milliards pour financer les retraites alors que l'automne dernier a vu les mêmes trouver en quelques jours 35 milliards pour renflouer les banques !!!!!!!!!!!!!

Lotfi Midouni


Même s'il a quitté le PS pour le PG, Jacques Généreux dit des choses très intéressantes sur les retraites :


http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/03/23/le-report-de-l-age-de-la-retraite-contribuera-a-baisser-les-pensions_1307467_3224.html

Lotfi Midouni


4ème contribution :

Je souhaite porter ma pierre à l'édifice sur le débat des retraites.

"Pour ceux qui l'ignorent, il existe deux types essentiels de régimes (c'est le nom officiel...) en vue de la constitution d'une Retraite, autrement dit une RENTE VIAGERE, versée toute la vie du retraité et éventuellement réversible sur la tête du conjoint survivant en fonction de tout un tas de critères qu'il serait trop long de préciser.
Le REGIME DE REPARTITION est celui qui régit aujourd'hui le régime général de la Sécurité Sociale et les régimes obligatoires des Travailleurs Non Salariés, des Fonctionnaires
Il a fait ses preuves depuis sa création, en permettant même de servir des prestations de retraite à des personnes qui n'auraient pas ou peu cotisé.
Il est simple: les actifs cotisent pour les inactifs.
C'est un système multigénérationnel, solidaire, et pérenne .
Il est hors de question de le remettre en cause.
A ceci près que, les années passant, le rapport cotisant/retraité, je veux dire actif/inactif est fortement malmené : allongement de la durée de vie, entrée tardive dans la vie active et donc à appel de cotisations, chômage. Toutes les réformes tâchent donc de pérenniser le régime (allongement de la durée de cotisation, hausse des taux de cotisations, déplafonnement des dites par rapport au plafond de la Sécurité Sociale).
Aujourd'hui, ne nous leurrons pas. Dans la mesure où les gens entrent dans la vie active de plus en plus tard, leur retraite sera servie de plus en plus tard au taux plein, c'est-à-dire sans abattements.
exemple : je rentre dans la vie active à 24 ans, s'il me faut 41 ans de cotisation, ça nous fait...
Je ne pense pas que cela puisse s'arranger dans l'avenir.
Reste donc à maintenir le niveau des prestations et c'est à ça qu'il faut réfléchir!

LE REGIME PAR CAPITALISATION est l'autre principe. Celui où chacun cotise pour soi-même, en confiant son épargne à un organisme spécialisé (assurance, banque assurance, fonds de pension ou de capitalisation ,institutions agréées etc.) qui lui restituera son épargne à une date déterminée, majorée des intérêts, et servie sous forme de rente.
Il va de soi que ce système n’est pas à la portée de tous, et en particulier des personnes à faibles revenus !
Il y a eu , on ne le niera pas, quelques flops retentissants dans l'Histoire, et ce n'est pas forcément le plus fort en marketing ou en annonces à grands fracas de taux mirifiques, qui sera le plus brillant gestionnaire.

Donc quelles idées pour tâcher de pérenniser le système actuel de REPARTITION ? Augmenter le taux de base ? Hum ! Encore un coup pour les classes moyennes ou les faibles revenus.
Augmenter la durée de cotisations? C'est hélas inéluctable.
Calculer sur la base des 30 meilleures années ? Cela va diminuer les pensions.
Alors permettons par exemple à tous de bénéficier d'un régime volontaire avec déduction des primes du revenu imposable. Cela a déjà existé dans le passé, et on sait qu'aujourd'hui les TNS (art.154 du Cde Général des Impôts dite Loi Madelin plus libéral tu meurs) les Cadres (art.82,93 ou 39 du CGI) ne se privent pas de constituer des compléments de retraite (ou des retraites dite chapeau) en franchise fiscale. Il y a des boucliers fiscaux qui s'ignorent.
Faisons comme pour la CSG, appel à cotisation sur tous les types de revenus ou de rémunérations Revenus immobiliers ou fonciers,plus values, dividendes, bonus, etc.
Appelons à un taux majoré les revenus supérieurs à un seuil fixé:exemple 2,5 fois le plafond de la Sécurité Sociale.
Et pourquoi ne pas taxer par l'impôt les revenus salariaux exorbitants par la création d'une tranche d'IR supplémentaire, une part de ces ressources nouvelles étant versées sur un fonds dédié appelé Caisse de Solidarité Retraite"
Voilà quelques pistes.
On peut toujours en discuter

Bernard DUSSARRAT


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Tribune de Martine Aubry publiée sur Le Monde du 15/04/2010

Au-delà de la réforme des retraites, il faut réussir la révolution de l’âge